Uchronie

Index :

Definition (5)

Enjeux (1)

Cas (2)

 

 Definition (5)

Uchronie (Nom commun)
[y.kʁɔ.ni] / Féminin
 
  • Récit imaginaire prenant comme base de départ une évolution alternative de l’Histoire. Reconstruction historique d'événements fictifs, d'après un point de départ historique.

Source : Le Dictionnaire

 

Imaginaires cinématographiques de Los Angeles. Projets utopiques et représentations dystopiques

Alfonso Pinto

 

--Extrait--

En revanche pour ce qui concerne le temps, il faudrait peut-être recourir à l’idée d’Uchronie. Si l’on tient à un parallélisme étymologique, le mot « Utopie », à la lettre, indiquerait un « non-lieu », dans le sens d’un lieu qui n’existe pas. De manière spéculaire, l’Uchronie substitue la dimension spatiale avec celle temporelle. Le résultat est donc un « non-temps », un temps qui n’existe pas. Cependant, la question ne se résout pas si facilement. En 1936, Régis Messac définit l’Uchronie comme une « terre inconnue, située à côté ou en dehors du temps, découverte par le philosophe Charles Renouvier, et où sont reléguées, comme des vieilles lunes, les événements qui auraient pu arriver, mais qui ne sont pas arrivés »[1].

Source : RUSCA N°9 Utopies, dystopies, uchronies | 2017

 

Imaginaires cinématographiques de Los Angeles. Projets utopiques et représentations dystopiques

Alfonso Pinto

 

--Extrait--

Comme on peut facilement le déduire, la notion géographique (terre inconnue) ne disparaît pas. Elle change de référent figuratif. L’Uchronie selon Messac n’est pas un temps, mais au contraire une terre qui contient en son intérieur des temporalités « autres », qui ne se sont pas produites. L’espace, avec une certaine subtilité, devient alors une sorte de métaphore visant à exprimer le temps.

Source : RUSCA N°9 Utopies, dystopies, uchronies | 2017

 

Le projet d’utopie marxiste

Omer Moussaly

--Extrait--

vision bipolaire qui oppose ce qui est à ce qui devrait être, s’inscrit en plein dans l’utopie considéré comme solution de rechange à un réel exécrable.

Source : RUSCA N°9 Utopies, dystopies, uchronies | 2017

 

Uchronies d’une utopie : réécrire Mai 68

Florian Besson, Jan Synowiecki

 

--Extrait--

L’uchronie est souvent définie en reprenant la définition proposée par Charles Renouvier, comme le versant historique de l’utopie ; mais cette définition est trop réductrice, car l’uchronie est surtout une méthode qui permet aux historiens de se ressaisir des futurs possibles pour mieux travailler sur les causes des événements advenus, comme l’ont souligné Paul Ricœur et Antoine Prost.

Source : RUSCA N°9 Utopies, dystopies, uchronies | 2017

 

Enjeux (1)

Éditorial

Marianne Celka, Matthijs Gardenier, Eric Gondard, Bertrand Vidal

 

--Extrait--

L’uchronie en tant que clé interprétative (à rebours) de l’Histoire, en tant que manière de saisir à nouveau les futurs possibles, permet de donner du sens à des espoirs jadis déchus mais qui ne sont pas pour autant complètement annihilés.

Source : RUSCA N°9 Utopies, dystopies, uchronies | 2017

 

Cas (2)

Imaginaires cinématographiques de Los Angeles. Projets utopiques et représentations dystopiques

Alfonso Pinto

 

--Extrait dans lequel se trouve un cas d'uchronie--

La structure temporelle des deux films de Cameron est sans doute un des éléments qui contribuent à l’efficacité du récit. En particulier, il est utile rappeler les différents décalages entre passé, présent et futur qui caractérisent l’univers diégétique du récit. La plupart des événements racontés se déroulent en 1984, pour le premier chapitre, et en 1991 pour le deuxième, c’est-à-dire dans univers temporellement contemporain à celui du spectateur à la sortie du film. En revanche, dans la diégèse, ce temps n’est pas le présent, mais le passé. Le vrai présent diégétique se trouve bien après l’année 1997, (l’année dans lequel l’ordinateur Skynet déclenche l’holocauste nucléaire afin d’anéantir l’humanité). Le présent est donc constitué par un univers post-apocalyptique, sombre, angoissant, où les hommes peinent à survivre parmi les ruines et les décombres de celle qui fut, autrefois, la ville de Los Angeles. L’effet est sans doute remarquable, notamment dans le premier chapitre de la saga. La ville californienne, représentée en 1984, est un univers décadent, laid, que le spectateur sait déjà être destiné à la destruction. Aucun espoir, aucune possibilité d’éviter le cauchemar nucléaire ne semble exister. D’ailleurs tout le premier film, avec un ton biblique, tourne autour de la survie de Sarah, future mère de John Connor, qui guidera la résistance contre les machines. La lutte entre le soldat Reese (qui doit protéger Sarah) et le Terminator ne peut en aucune manière remettre en discussion la catastrophe de 1997. Tout ce que les protagonistes peuvent faire c’est assurer la naissance de celui qui guidera les hommes vers une possible revanche. L’holocauste, quant à lui, apparaît comme inévitable. D’une certaine manière, le futur semble jouir de la même inéluctabilité qui caractérise les temps passés. L’ambiance est donc caractérisée par un pessimisme radical qui, comme nous le rappelle Pierre-André Taguieff[11], dériverait de l’union entre la révolte absolue et totale contre l’actualité, et l’inéluctabilité de cette dernière. Selon cette perspective la « maladie est inhérente à l’existence humaine même »[12].

 Le final est éloquent. Reese est mort, le Terminator a été définitivement anéanti. Sarah, enceinte de John, voyage à bord d’une jeep. Dans une station d’essence, probablement au Mexique, un vieil homme lui annonce l’arrivée d’un orage. « I know » répond Sarah. Le film s’achevé avec l’image emblématique de la voiture qui s’éloigne le long d’une route parfaitement droite. En perspective sur le fond, on voit des montagnes et en haut, un groupe de nuages noirs et menaçants qui s’approchent de la route. La métaphore est suffisamment claire. Sarah avance vers un futur noir, vers une apocalypse à laquelle on devra survivre. La route droite ne permet aucune déviation, aucune possibilité d’éviter l’orage.

De ce point de vue, il n’y a aucune « terre inconnue ». La survie ou la mort de Sarah, appartenant au passé diégétique, constituent donc une sorte d’Uchronie « en train de se faire ». Seulement le décalage temporel permet au spectateur d’assumer le recul nécessaire à rendre le passé partiellement ouvert et à pouvoir contenir deux différentes possibilités : celle de l’anéantissement total ou celle d’une possible revanche symbolisée par le nouveau messie John Connor. Ce dispositif reste quand même inséré au sein de la grande inéluctabilité du cauchemar nucléaire dont la remise en cause n’est pas contemplée.

Source : RUSCA N°9 Utopies, dystopies, uchronies | 2017

 

Uchronies d’une utopie : réécrire Mai 68

Florian Besson, Jan Synowiecki

 

--Extrait dans lequel se trouve un cas d'uchronie--

Les cinq uchronies étudiées ici reprennent et relaient un discours bien ancré : Mai 68 appartient à l’histoire de France. À chaque fois, en effet, la France, à la fois comme nation et comme aire géographique, est clairement au cœur des réécritures. Elle devient un aimant : dans L’imagination au pouvoir, la guerre civile française attire des utopistes et des révolutionnaires venus du monde entier

Source : RUSCA N°9 Utopies, dystopies, uchronies | 2017

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